Infrarouge
Compl. Titre  roman
Auteurs   Huston, Nancy (Auteur)
Edition  Actes sud : Arles , impr. 2010
Collection   Domaine français
Collation   1 vol. (308 p.)
Illustration   couv. ill. en coul.
Format   22 cm
indice Dewey   803
ISBN   978-2-7427-9107-1
Prix   21,80 EUR
Langue d'édition   français
Catégories   Romans
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Réservation
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Mediatheque 1060491306516 R HUS Adulte / Romans adultesDisponible
Notes : Rena Greenblatt, mon héroïne s'appelle. Montréalaise expatriée à Paris, âgée de quarante-cinq ans, c'est une photographe spécialisée dans l'infrarouge, les photos de nuit, les corps et leurs étreintes. Au cours de ce récit elle effectuera en même temps deux voyages : l'un bien physique, semé d'embuches et de ratages désopilants, en Toscane, avec son vieux père et sa belle-mère ; l'autre mental, dans l'avalanche de ses souvenirs - les rêves, ressentiments et réjouissances de son passé proche et lointain, les quatre maris, les deux fils, les mille amants, les beautés et horreurs des pays traversés, l'enfance émerveillée et endolorie, l'adolescence saccagée. Ainsi Infrarouge nous plonge-t-il dans le tourbillon des pensées d'une femme exceptionnellement forte mais peut-être aussi un peu folle. On le serait à moins…” Nancy Huston Artiste et reporter-photographe pour le journal français De la marge, Rena Greenblatt a offert une semaine de vacances en Toscane à son père Simon - pour ses soixante-dix ans - accompagné de sa deuxième femme, Ingrid. Mais dès le matin de leurs retrouvailles à Florence, le séjour prend l'allure d'une corvée. Jadis brillant intellectuel, esprit libre, passionné de neuropsychologie et adepte de Timothy Leary, Simon n'est plus qu'un homme fatigué au verbe hésitant et sa femme semble peu réceptive aux splendeurs florentines. Le couple parental traîne la patte, déjà Rena se demande ce qu'elle fait là, toute au regret de Paris et du beau corps de son amant Aziz : voilà le genre de chose qu'elle ne peut confier qu'à son "amie spéciale", Subra, confidente qu'elle s'est inventée il y a bien longtemps en contemplant une photo prise par Diane Arbus, son idole. Arbus/Subra : l'une a influencé sa vocation, l'autre partage ses pensées secrètes, a vécu ses trois mariages, encouragé ses amours, sait tout d'elle - même les petits mensonges que parfois Rena se fait à elle-même. A menus pas touristiques, agrémentés par de nombreuses pauses alimentaires ou "hygiéniques", s'engage cette semaine idéalement dédiée aux merveilles répertoriées par les guides. Mi-irritable mi-conciliante, entre remémoration et application à jouer le jeu du tourisme, Rena est ici et ailleurs, dans le présent et dans le passé, elle "prend sur elle" et tente de s'accorder à l'inévitable célébration de la Renaissance - feignant d'ignorer qu'en elle (et entre elle et son père) le terrain est copieusement miné. Paris est à distance, mais Paris s'agite : nous sommes en octobre 2005. Et Rena, pendant ce temps, fait du tourisme ? Son journal la réclame, on a besoin d'elle, des "shoot " de son Canon, de ses photos âpres, vraies, nocturnes, tellement vivantes - sans compter qu'elle est une spécialiste des prises de vue en infrarouge. Rena pourrait se saisir de ce prétexte pour rentrer mais … hors de question. On ne lui dicte pas sa conduite ; quarante-cinq ans, mère de deux grands gaillards, belle, libre, xénophile, connaissant les hommes et aimant les toucher, les caresser, les prendre, leur ouvrir son corps et son coeur, les photographier dans l'abandon de la jouissance, elle n'est pas du genre à céder mais à donner. Ce devrait être, ce pourrait encore être une semaine réussie, insouciante, filiale, paisible, il n'est pas trop tard pour sauver ce voyage. Mais désormais l'insurrection est en elle. Ardente, entière, courageuse, provocante, révoltée, exaltée et (à en croire Subra) un peu mythomane, Rena est bien du genre à jouer sa vie à qui perd gagne.