La soupe à la souris
Titre origine  Mouse soup
Auteurs   Lobel, Arnold (Auteur)
Chagot, Adolphe (Traducteur)
Edition  Ecole des Loisirs : Paris , 2005
Collection   Mouche
Collation   61 p.
Illustration   ill. en coul., couv. ill. en coul.
Format   19 cm
indice Dewey   809
ISBN   2-211-07941-5
Prix   7 EUR
Langue d'édition   français
Langue d'origine   anglais
Catégories   Romans 6-12 ans
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Mediatheque 1040771306511 E LOB Jeune / Romans JeunesseDisponible
Notes : NOTRE BESOIN DE CONSOLATION EST POSSIBLE A RASSASIER. Lancer un oreiller moelleux au fond d'un puits pour que les pièces de monnaie qu'on y jette afin que les souhaits se réalisent ne lui fassent plus mal. Eteindre une lampe parce que l'araignée qui vit dedans a trop chaud quand elle est allumée. Courir très, très vite pour être en même temps au rez-de-chaussée et au premier étage de chez soi. Saluer chaque jour qui se lève d'un bon coup de trompe, parce qu'il le mérite. Penser à des choses tristes pour pouvoir faire du thé aux larmes. S'abstenir de nettoyer les flaques de boue parce qu'elles sont douces aux porcelets. Mettre tous ses vêtements pas drôles les uns par-dessus les autres pour les rendre drôles. Pleurer en pensant aux chaises qui ont des pieds cassés, aux petites cuillers tombées derrière le poêle que personne ne ramassera, aux chansons dont tout le monde a oublié les paroles. Ramasser tous les boutons dépareillés pour en décorer une veste. Envoyer une lettre à quelqu'un qui est triste de ne jamais en recevoir. Marcher à reculons en fermant les yeux pour éloigner les choses qui nous embêtent. Présenter les visiteurs à toutes les fleurs du jardin en les appelant par leur nom. Sans Arnold Lobel, peut-être n'aurions-nous jamais eu toutes ces bonnes idées. Mais maintenant nous les avons pour toujours. Arnold Lobel vivait à Brooklyn avec sa femme Anita, dessinatrice comme lui, et leurs deux enfants. Arnold Lobel ressemblait au Papa Souris de Sept histoires de souris : lunettes carrées, une moustache noire et drue, un regard bon et malicieux, et surtout l'aptitude perpétuelle à dénicher en toute chose ce qu'elle contient de poétique et de drôle. Arnold Lobel ressemblait aussi au petit éléphant d' Oncle éléphant. Il avait été élevé par sa grand-mère très aimante. En vieillissant, elle s'était mise à perdre la tête. Devenu grand, Arnold avait souffert de ne plus pouvoir communiquer comme avant avec elle, et c'est alors qu'il avait écrit Oncle éléphant, pour immortaliser la relation idéale, rêvée, entre un adulte et un enfant. Arnold Lobel est mort à 54 ans, en 1987. Ses livres apprennent aux tout petits comme aux tout grands à accepter les chagrins et les pleurs, à inventer des joies et des réconforts, à prévenir les douleurs, à calmer les angoisses par l'humour. Ses livres attendrissent tout de leurs traits suaves et de leurs couleurs douces. Ses livres rythment les chemins de leurs comptines et de leurs rimes. Ses livres nous disent tous la même chose : le monde est encore beaucoup plus beau que tout ce que vous pouvez croire, pour peu que vous l'observiez vraiment. Ils nous disent que notre besoin de consolation est possible à rassasier. Sophie Chérer. Extrait de L'Album des Albums, l'école des loisirs, 1997.