Résumé : Les turbans, les soies, les velours sont suspendus aux buissons ou sous d'immenses parapluies, sans baleines, semblables à d'insolites champignons ; les hommes entrent dans l'eau presque nus, les femmes conservent une longue tunique qui, dès la première ablution, adhère à la peau et révèle encore plus l'ambre de la chair, l'harmonie de formes merveilleuses. Et tous sont en prière ou en méditation. Méditation sur quoi ? Ma barque passe devant eux, doit dévier pour ne pas les heurter, mais eux me fixent et ne me voient pas. Leur regard est au-delà ; leur âme est perdue dans les abysses de l'ineffable. Étrange ville où tous ont la foi !. D'un long séjour en Inde en 1912, l'écrivain piémontais Guido Gozzano (1883-1916), a rapporté ces dix-sept récits admirablement écrits qui font miroiter à chaque instant, en tout endroit, telles l'ombre et la lumière, la beauté la plus émouvante et les fastes les plus inexorables de la pauvreté et de la déréliction.