Le retoucheur
Titre origine  RetuÏser : ispovedʹ nenaemnogo ubijcy
Compl. Titre  confession d'un tueur de sang-froid, roman
Auteurs   Stahov, Dmitrij ÂkovleviÏc (Auteur)
Lequesne, Paul (Traducteur)
Edition  Leméac : [Montréal] , impr. 2013
Collection   Babel noir N°91
Collation   1 vol. (280 p.)
Illustration   couv. ill. en coul.
Format   18 cm
indice Dewey   803
ISBN   978-2-7609-3467-2
Prix   7,70 EUR
Langue d'édition   français
Langue d'origine   russe
Sujets   Littérature russe
Catégories   Romans policiers
Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Mediatheque 1130650015785 RP STAAdulte / Roman Policier
Résumé : Lintrigue imaginée par Dmitri Stakhov sappuie sur une hypothèse qui inverse cause et conséquence : les personnages politiques qui disparaissent des photos officielles au gré des purges successives au sein de lappareil du Parti seraient en réalité les victimes du scalpel du retoucheur chargé du travail. Le fait même deffacer leur silhouette des négatifs (le support du négatif est un élément important de la narration, car il constitue le mode opératoire utilisé à lépoque de lurss comme à lépoque contemporaine) entraîne à court terme leur disparition effective ! Le narrateur, un jeune photographe, en réalité assez antipathique, découvre par hasard quil a hérité de son père, ancien membre du KGB et retoucheur officiel, ce singulier et fatal don descamotage. De mystérieux agents ont résolu dutiliser ses compétences pour éliminer un opposant politique gênant. Pour ce faire, ils placent sur son chemin une jeune femme, parfait sosie de son amour de jeunesse, morte accidentellement au cours dune rixe. Dautres encore le recherchent pour régler leurs comptes avec danciens associés. Lensemble du récit sarticule autour de ces deux éléments : la mort accidentelle de la jeune fille, assassinée par maladresse par le narrateur lui-même, et la découverte progressive du complot et de la manipulation dont il fait lobjet en accomplissant des meurtres de sang-froid, en réalité commandités. La narration tout entière est placée sous le signe de la confusion. Confusion mentale dabord, due aux excès dalcool, à la fatigue, aux événements étranges et tragiques qui se succèdent. Confusion chronologique ensuite, la plupart des épisodes clefs étant rapportés à lavance, à la manière de projections imaginaires auxquelles le héros sappliquerait ensuite à donner réalité. Au flash-back initial, très banal dans une histoire policière, succède ainsi une série de flash-forward assez déstabilisants pour le lecteur, et qui entretiennent un suspense singulier. La tension est encore renforcée par le fait que le narrateur pose sur le monde un oeil de photographe : ce quil voit est décrit comme une succession dinstantanés, de plans plus ou moins larges, plus ou moins rapprochés, et forcément parcellaires. Le lecteur est ainsi plongé dans un monde morcelé qui le tient en alerte permanente. A cette narration résolument originale qui fonctionne comme un jeu de poupées russes, sajoutent tous les ingrédients récurrents du polar russe contemporain, nourri de lactualité brûlante et qui ont récemment fait lobjet de révélations par Wikileaks : la corruption jusquaux plus hauts échelons du pouvoir, le trésor disparu du Parti communiste, les gangsters et les règlements de compte sanglants, un personnage féminin à la fois victime et bourreau, le tout faisant du Retoucheur un thriller au suspense haletant qui transcende magistralement les limites du genre.