Prières pour celles qui furent volées
Compl. Titre  édition 2014
Auteurs   Clement, Jennyfer (Auteur)
Edition  Flammarion : Paris , 2014
Illustration   couv.ill. en coul
Format   22 x 14 cm
ISBN   978-2-08-131427-6
Langue d'édition   français
Catégories   Romans
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SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Mediatheque 1110101306518 R CLEAdulte / Romans adultesDisponible
Résumé : Au Mexique, de nos jours, de nombreuses femmes sont enlevées dans les rues ou dans leur maison sous la menace d'une arme. Certaines femmes rentrant de leur travail, d'une fête, ou marchant dans la rue ne retrouvent jamais le chemin de la maison. Elles sont toutes jeunes, pauvres et jolies. J'ai passé plus de dix ans à écouter ces femmes victimes de la violence au Mexique car écrire à propos du sort des femmes dans le contexte de la drogue au Mexique m'intéressait. Il s'agissait donc d'une étape logique pour moi après avoir écrit Une histoire vraie tissée de mensonges, qui aborde la maltraitance des domestiques au Mexique. J'ai interviewé les petites-amies, les femmes et les filles des trafiquants de drogue et j'ai vite réalisé que le Mexique est rempli de femmes cachées. Elles se cachent dans des endroits qui ressemblent à des supermarchés ou à des épiceries vus de l'extérieur, mais ce sont en réalité des cachettes pourvues de fausses façades : des sous-sols de couvents, où des femmes vivent avec leurs enfants sans avoir vu la lumière du jour depuis des années et des hôtels privés loués par le gouvernement, un univers surréaliste, comme un programme de protection des témoins version tiers monde. Dans le Mexique rural, les familles les plus pauvres creusent des trous dans leurs champs de maïs. C'est de cette manière qu'elles cachent leurs femmes des trafiquants. C'est comme si elles plantaient leurs filles dans la terre pour ne pas qu'on les leur vole. À la prison pour femmes de Santa Martha Acatitla dans la ville de Mexico, j'ai écouté des détenues profondément touchées par la violence que subit aujourd'hui le Mexique ou qui y ont activement participé. Mes conversations avec des assassins, des trafiquants de drogue, des femmes clamant leur innocence et des criminels notoires ont permis de révéler des vies cruelles et tendres. Dans cette prison faite de murs en ciment brut, j'ai regardé les dessins de coquillages, de sable et de poissons bleus réalisés par une femme de soixante-dix ans qui vendait des tacos au poisson sur la plage avant d'être forcée par des trafiquants à faire entrer de la drogue aux États-Unis par la frontière mexicaine. Elle m'a dit qu'elle aimait voler les salières de la prison et se frotter la peau avec du sel afin de ne pas oublier la mer. Après avoir écouté les femmes cachées et les femmes emprisonnées ainsi que celles qui ont été victimes de crimes, l'histoire principale pour moi est devenue celle des femmes et des enfants mexicains disparus. Pendant des années, j'avais entendu ou lu : elle a disparu ; elle n'est jamais revenue ; aujourd'hui, elle fêterait son seizième anniversaire ; je prie pour qu'on m'envoie un signe ; des hommes sont venus la prendre ; si je vais voir la police, ils vont me rire au nez ; elle était en train de marcher, elle descendait juste la rue ; elle n'a jamais rappelé ; je peux encore la voir passer la porte ; cet homme sait où ma fille se trouve ; il a pris d'autres filles ; je sens qu'elle est encore en vie ; on a envoyé quelqu'un pour prendre ma fille. Même s'il n'existe aucune statistique exacte, le nombre de femmes faisant l'objet de trafic au Mexique est très élevé. Selon le département d'État américain, 600 000 à 800 000 personnes font l'objet de trafic international chaque année. (Cette estimation n'inclut pas les personnes faisant l'objet de trafic national.) La plupart des personnes enlevées et vendues sont victimes de trafic sexuel ou d'autres formes d'esclavage moderne : travail forcé, dette, etc. Une femme peut être vendue à des propriétaires différents plusieurs fois, et même des dizaines de fois par jour en tant que prostituée, tandis qu'un sachet de drogue ne peut être vendu qu'une seule fois. Prières pour celles qui furent volées est un roman sur Ladydi Garcia Martnez. Elle fait partie d'une communauté, comme beaucoup d'autres dans le Mexique rural, qui a été décimée par les trafiquants de drogue, les politiques gouvernementales relatives à l'agriculture et l'immigration illégale. Elle habite dans un village près du port d'Acapulco, autrefois chic. Son histoire, bien qu'inspirée de faits réels, est une fiction.